Les 20 et 27 juin prochains, vous élirez vos représentants au Conseil départemental de la Savoie. Cette élection intervient dans un contexte de crise qui nous préoccupe toutes et tous.

Votre choix sera important. Le Département intervient dans de nombreux domaines de votre vie quotidienne: action sociale, création et entretien des collèges, protection de l’enfance, prise en charge des personnes âgées et des personnes handicapées, soutien aux projets des associations et des communes, action culturelle et sportive, routes départementales, …

La Savoie dispose d’atouts indéniables. De l’or blanc à ses lacs, rivières ou parcs naturels, de ses entreprises de renom à sa situation géographique ouverte sur l’Europe, les forces qui la rendent attractives sont nombreuses. La nouvelle attractivité des villes moyennes et des campagnes, mise en valeur par la crise sanitaire, est une opportunité à saisir auprès de populations désireuses de bénéficier d’un meilleur cadre de vie (taille du logement, accès à la nature et mobilités facilitées) et d’une vie à « taille plus humaine ».

Mais ces atouts doivent être pleinement préservés et correctement exploités. Le dérèglement climatique, les menaces de l’étalement urbain ou de la désindustrialisation, autant que le spectre du vieillissement et d’un ralentissement démographique qui s’amorce à l’Est du territoire sont autant de défis que notre département doit relever s’il veut conserver son dynamisme et son attractivité, sans se replier sur lui-même.

Face aux crises sanitaire, mais aussi économique et sociale qui s’avancent, le Département doit assurer le “ciment” de l’unité de nos territoires, être un moteur de la cohésion et du vivre-ensemble, anticiper les mutations de la société de demain.

Il doit répondre à l’enjeu démocratique et au sentiment, partagé par beaucoup de nos concitoyens, que leurs avis sont insuffisamment pris en compte dans la prise des décisions qui les concernent.

Il doit prendre à bras le corps le défi climatique en n’ayant pas peur d’innover, d’expérimenter, pour faire de notre territoire alpin un pionnier de la transition, à la hauteur du capital exceptionnel qui est le sien.

Il doit aussi se tourner en confiance vers les grandes régions dynamiques, comme la Métropole de Lyon et de Grenoble, le nord de l’Italie ou la Suisse : si elle ne veut pas s’isoler, la Savoie doit consolider sa position de carrefour alpin et européen, avec la poursuite de projets de dimension transfrontalière : achèvement du Lyon-Turin, coopérations universitaires, innovations technologiques et énergétiques, …

 

Il nous parait que la Savoie a besoin d’un nouveau souffle. La politique de gestion menée par la majorité départementale manque d’une vision globale et d’un projet mobilisateur pour notre territoire. Elle se contente trop facilement d’appliquer les obligations imposées par l’Etat et de gérer les affaires courantes. La plupart de ses élus sont au pouvoir depuis 38 ans: comment dès lors être en mesure d’apporter les idées ou l’envie nouvelle que les savoyards méritent ?

Porter le projet d’une Savoie plus juste, plus durable, plus dynamique et innovante, c’est le fondement de la démarche de “Savoie en commun”.  Fruit d’un large rassemblement, notre mouvement a été fait avec et pour les savoyards. Il rassemble des citoyens engagés et des élus convaincus qu’une autre politique est possible pour permettre à la Savoie d’entrer réellement dans le 21e siècle.

A la crise sanitaire succèdera un choc économique et social sans précédent. D’ores et déjà, les professionnels du secteur social voient arriver de nouveaux publics (artisans, auto-entrepreneurs, étudiants) tandis que les ménages traditionnellement fragiles parviennent de moins en moins à assurer les dépenses indispensables du quotidien. En cohérence avec la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, notre Département, chef de file de l’action sociale, doit renforcer ses outils de protection sociale pour répondre efficacement aux nouvelles précarités, anticiper les mutations sociales de demain et réduire les inégalités. Il en va de l’avenir du vivre-ensemble autant que de la crédibilité de notre promesse républicaine d’ascension sociale.

    

>Poursuivre le développement de modes de garde adaptés pour la petite enfance (soutien financier à l’augmentation du nombre de places en crèche, action confortée des services de la protection maternelle et infantile).

 

> Lutter contre le non-recours aux droits sociaux en améliorant le repérage des personnes non-demandeurs et en renforçant l’information des usagers, notamment des personnes éligibles au RSA (35% de non-recours en moyenne).

 

> Expérimenter le cumul du RSA avec un salaire, pour rendre le retour à l’emploi plus incitatif et répondre aux besoins des entreprises qui peinent à recruter dans des secteurs en tension (agriculture, tourisme, hôtellerie – restauration, BTP, services à la personne, …). Cette mesure permettra de soulager tout particulièrement les entreprises que la crise sanitaire a privé de main d’œuvre étrangère. Un bilan de l’expérimentation sera effectué au terme de la première année avec l’ensemble des parties prenantes.

 

> Prévenir l’exclusion en renforçant les capacités d’action des travailleurs sociaux. Un effort particulier sera fait sur le repérage le plus en amont possible des signes de fragilité sociale (surendettement, impayés de loyers et charges), notamment en décloisonnant davantage l’accompagnement social et en accentuant la transversalité entre les acteurs sociaux, de l’insertion, de l’habitat et associatifs.

 

>Renforcer la construction des parcours de vie à travers l’aide sociale à l’enfance. Nous proposons de consolider l’accès à l’autonomie des bénéficiaires de l’ASE en rendant possible l’extension des « contrats jeunes majeurs » après 21 ans. Cette mesure de solidarité au long cours permettra un suivi renforcé en matière d’hébergement, d’emploi, d’insertion sociale par l’entraide, de parentalité. Nous porterons également auprès de l’Etat un droit à l’expérimentation en permettant au jeune mineur d’être de nouveau pris en charge en cas d’échec tout en favorisant l’entraide et en accompagnant les jeunes parents. L’ouverture sociale et culturelle des jeunes sera également encouragée en déployant des parcours artistiques dans les maisons d’enfants à caractère social (MECS).

 

>Assurer la sécurité des femmes victimes de violence. La montée des tensions intrafamiliales pendant les confinements successifs ont révélé le besoin de prévenir et de mieux repérer les violences. « Savoie en commun » s’engage à soutenir les acteurs associatifs engagés dans la prévention, à renforcer l’accompagnement humain (soutien psychologique, ateliers de bien-être et de self-défense,…) et à promouvoir l’augmentation des places de logement réservées pour les victimes.

 

> Garantir l’égal accès des savoyards aux services publics et lutter contre la fracture numérique

Depuis plusieurs décennies, les réformes successives de l’administration publique (RGPP, RéATE, MAP) ont accompagné un phénomène « d’éloignement » ou de « repli » des services publics, déterminant dans le mal-être vécu par nombre de nos concitoyens et le sentiment d’abandon des territoires ruraux. « Savoie en commun » s’engage à associer plus largement les citoyens aux projets d’évolution des services publics locaux, notamment en mobilisant plus fortement le Schéma départemental d’amélioration de l’accessibilité des services au public (SDAASP) et la Commission consultative des services publics (CCSPL).  Nous combattrons également l’illettrisme numérique : le Département intensifiera les programmes de dons de tablettes numériques et d’ordinateurs pour les collégiens et soutiendra le recrutement de conseillers numériques[GP1] , présents dans les territoires pour faciliter l’usage du numérique au plus grand nombre.

Les logements abordables manquent cruellement dans notre département et la crise devrait renforcer les besoins : fin 2018, 11 880 savoyards étaient en attente d’un logement locatif social, un nombre chaque année plus important. 1 demande de logement social sur 3 seulement est satisfaite. La majorité départementale a échoué à remplir ses engagements : alors que la grande majorité des demandeurs sont éligibles à un logement très social (dit « PLAI »), seul 1 nouveau logement sur 5 est accessible au revenu de ces ménages.

 

Il est donc aujourd’hui indispensable de stopper toute stigmatisation des logements « aidés », car ils permettent d’accueillir la diversité des besoins de nos concitoyens : des jeunes couples qui s’installent, des personnes âgées aux maigres ressources, des personnes touchées par des accidents de la vie (divorce, décès du conjoint) ou des travailleurs clés, dont la crise a révélé le rôle essentiel dans le maintien du lien social et le dynamisme de nos territoires. Mais aussi des personnes âgées et handicapées qui ont besoin de logements accessibles et adaptés.

 

« Savoie en commun » s’engager à mettre en œuvre un véritable plan Logement pour le département :

 

> Renforcer les aides au paiement des loyers pour permettre à un plus grand nombre de se maintenir dans un logement., en assouplissant les règles du Fonds de Solidarité pour le Logement

 

> Donner un nouvel élan à la construction de logements sociaux, en priorité dans les zones à tension foncière croissante et sur le logement très social

 

>Permettre au plus grand nombre d’accéder à la propriété à prix maitrisé, en créant un organisme foncier solidaire, nouvel outil pour réduire le prix d’achat et encadrer les prix de vente et de revente sur le très long terme[2] 

 

>Dynamiser la réalisation de logements adaptés et densifier le réseau de l’habitat intergénérationnel et inclusif pour favoriser le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie et en situation de dépendance. Nous créerons notamment un label de type « maison collective » en partenariat avec les communes, bailleurs sociaux, associations.

>Dans les zones urbaines, mieux accompagner les opérations de rénovation urbaine et la politique de la ville, pour accélérer la requalification des zones d’habitat social, promouvoir la mixité et le vivre-ensemble.

Nous devons pleinement relever les défis du vieillissement de la population et de la dépendance. Pour nos ainés, la recherche de solutions adaptées à tous les degrés d’autonomie doit leur permettre d’aborder le 4e âge avec une plus grande sérénité. Le financement de places, interrompu par la majorité départementale il y a 3 ans, doit être relancé pour accompagner la progression des besoins. Il faut aussi encourager les structures alternatives pour accompagner les personnes ne relevant pas de soins permanents. L’inclusion des personnes en situation de handicap est un enjeu d’égalité autant que de citoyenneté et nous devrons rattraper notre retard en matière d’équipements.

 

  • Développer une politique innovante et exemplaire en faveur du handicap

 

>Continuer à simplifier les démarches administratives des usagers dans leurs liens avec les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH)

 

> Augmenter le nombre de places en foyers d’accueil médicalisé et développer des « maisons collectives » pour favoriser le lien social des personnes en situation de handicap Nous plaiderons auprès de l’Etat le droit d’expérimenter une mutualisation des Prestations de compensation du handicap pour faciliter leur fonctionnement.

> Reconnaitre et valoriser les aidants, en créant des « haltes-répits », structures intermédiaires permettant de prendre leur relai. Nous leur réserverons également la création d’une plateforme d’entraide, composée d’un accompagnement avec un guide et une ligne téléphonique avec soutien psychologique.

 

>Renforcer l’accessibilité et la mise aux normes des collèges et encourager les communes dans leurs projets qui permettent aux personnes handicapées d’accéder à la vie sociale, aux équipements et services publics ;

 

  • Accompagner la perte d’autonomie et renforcer l’intégration de nos ainés

 

>Refinancer les places en établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD) et accélérer l’effort d’humanisation des structures existantes. Nous nous efforcerons de faciliter l’émergence d’espaces de vie culturelle et évènementiels dans les EHPAD, accueillant créateurs et équipes artistiques: nous proposerons des appels à projet culturels pour ces établissements, en partenariat avec la DRAC et l’ARS.  

 

>Structurer un réseau de services facilitant les sorties d’hospitalisation et l’accompagnement lors du retour à domicile

> Favoriser les expérimentations en matière d’habitat partagé (résidences intergénérationnelles, colocations,…) pour les personnes âgées non dépendantes. Un « fonds d’initiatives » sera créé pour encourager les projets des associations et des collectivités locales.

> Renforcer les partenariats entre le Département et les comités sportifs et les professionnels du 3e âge pour offrir aux ainés une démarche de bien-être et de santé physique et psychologique pour la pratique sportive (“Seniors faites du sport”, “Bougez sur prescription”,

Nous devons relever le défi d’une offre de soins pleinement adaptée à la diversité de notre territoire, tout à la foi rural, périurbain et urbain, en levant les freins à la continuité du service de soins: difficulté d’installation en raison du manque d’équipement, distance et utilisation de la voiture en territoires ruraux, dynamisme économique et vie de quartier à réinventer, etc. En lien avec l’Etat, Savoie en commun s’engage à :

 

>Stimuler la présence soignante dans les territoires et lutter contre la désertification médicale. Un objectif prioritaire sera de maintenir une offre de médecine générale en milieu rural en créant un écosystème favorable à l’accueil et l’installation de jeunes médecins et étudiants en médecine : bourses, hébergement, réalisation de centres de santé pluridisciplinaires. Nous veillerons également à inciter à la mise en place de cabinets itinérants.

 

>Mieux organiser l’offre de soins au plan départemental : encourager la création de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et mobiliser les établissements et services médico-sociaux (ESMS) pour améliorer la couverture du territoire

 

Montagnes, lacs, rivières et parcs naturels, …le capital naturel exceptionnel de la Savoie lui impose la responsabilité de relever le défi du siècle: protéger, valoriser et durabiliser son écosystème. En la matière, notre Département a besoin d’un véritable « électrochoc » et l’objectif sera de rattraper son retard comme collectivité motrice de la transition énergétique, en inscrivant le développement durable au cœur de toutes ses politiques publiques et en plaçant les savoyards au cœur du changement qui vient.

 

>Atteindre l’objectif « Savoie, territoire à énergie positive » :

Nous créerons un budget vert pour promouvoir et évaluer l’ensemble des actions du Département en fonction de leur action sur le développement durable.

Les aides versées aux communes seront majorées selon l’exemplarité environnementale de leur action (« bonus écologique ») ;

Nous veillerons à l’exemplarité du Département dans la production d’énergies renouvelables : au-delà des aides mises en place pour les réalisations solaires, nous poursuivrons l’élaboration d’un schéma directeur immobilier et énergétique[3]  pour réduire la consommation d’énergie, le soutien à l’achat de voitures électriques dans le parc automobile de la collectivité, les aides aux agglomérations encourageant l’interconnexion des réseaux d’eau potable, le retour de la gestion publique de l’eau et la réutilisation des eaux pluviables,…

 

> Rendre les citoyens acteurs clés de la transition

Nous inciterons davantage les propriétaires privés à mettre aux normes leurs logements en clarifiant le cadre d’octroi des aides à la rénovation énergétique. Nous créerons un guichet unique permettant de simplifier, sécuriser et veiller à la stabilité des aides proposées sur notre territoire.

Nous favoriserons une meilleure détection des ménages en situation de précarité énergétique et bonifierons les aides destinées aux foyers les plus modestes

Nous valoriserons l’innovation en attribuant un « revenu de transition écologique » aux habitants amorçant une reconversion professionnelle dans une activité écologiquement et socialement exemplaire (ex : création d’une épicerie vrac, fabrication d’emballages alimentaires végétaux, lancement de commerces mobiles dans les zones rurales, etc.). Nous soutiendrons également les projets développés par la communauté éducative et les collégiens.

Nous favoriserons les politiques de mobilité respectueuses de l’environnement en soutenant l’achat de vélo électriques et en développant l’aménagement d’aires de covoiturage et l’autopartage.

Au cœur de la tradition économique du département, l’agriculture savoyarde se conjugue au futur lorsqu’elle rejoint l’enjeu d’une alimentation de qualité et locale pour tous les savoyards. Au-delà de la préservation du foncier agricole, de l’enjeu d’une transmission facilitée des exploitations, du développement des circuits-courts et de l’autonomie alimentaire, l’approvisionnement local doit être repensé en faveur de la qualité, en rattrapant notamment l’important retard de la Savoie en matière de bio.

 

>Viser l’excellence alimentaire

 

Nous servirons l’objectif d’égalité d’accès à une alimentation de qualité, en indexant le prix de la restauration scolaire des collèges sur le revenu des familles (quotient familial). Pour les ménages en dessous du seuil de pauvreté (QF< 300), le prix d’un repas à la cantine sera de 1€.

 

Nous veillerons à tenir les engagements de la Loi EGalim concernant la restauration collective en servant dans les repas des restaurants scolaires 50% des produits de qualité et durable, dont au moins 20% de produits biologiques. La restauration collective des collèges que le Département a en gestion sera utilisée comme un outil de développement territorial, moteur de l’emploi agricole local, vecteur de réduction du gaspillage alimentaire.

 

> Encourager la pérennisation et la montée en qualité des exploitations agricoles.

 

Le Département favorisera le développement des filières de production en circuits courts, le développement d’une offre de qualité et diversifiée (en maraichage notamment).

 

En particulier, un plan de dynamisation ambitieuse des conversions en agriculture biologique sera mené pour mettre fin au fait que notre département soit le dernier de la région AURA en matière de conversions bio.

 

Les jeunes exploitations agricoles initiant une démarche sur ce modèle recevront des aides financières et en ingénierie de projet.

Il s’agira également d’améliorer la visibilité des producteurs et de leurs produits vendus en circuits-courts par une mise en relation avec les acheteurs de la restauration collective.

Rendre leur pouvoir d’agir aux citoyens dans la préparation des décisions et projets qui les concernent est devenu une nécessité démocratique autant qu’un gage d’une meilleure efficacité de la collectivité dans le service qu’elle rend aux administrés. S’il est essentiel, le travail des élus départementaux n’est pas toujours visible ni compris des citoyens. Nous nous engageons à soutenir l’implication des citoyens et à garantir une meilleure transparence des décisions départementales.

 

> Accentuer la transparence des travaux du Département et faciliter l’accès des citoyens aux décisions prises par ses élus: retransmission en ligne des assemblées des élus départementaux, accessibilité renforcée de la lecture des rapports, modernisation du site internet avec un accès simplifié aux documents clés, …

 

> Placer les citoyens au cœur des décisions départementales

 

Nous proposons de créer un « conseil de développement départemental », sur le modèle des conseils de développement mis en œuvre à l’échelle des agglomérations, composé de citoyens, de représentants des acteurs économiques, des partenaires sociaux, des associations, des universités et instituts de recherche. Ces instances seront complémentaires des conseils de quartier – citoyens prévus par les communes.

Une fois élus, nous nous engageons également à faciliter des rendez-vous réguliers avec les habitants, pour mieux les concerter et leur rendre compte sur les projets impactant leur canton et la politique départementale.

Nous pérenniserons le budget citoyen, en consacrant 1% du budget général à son financement.

Nous demanderons la réouverture au public du site du Château des Ducs de Savoie, siège du Conseil Départemental, de ses élus et services.

Enfin, pour mieux valoriser la participation civique, nous lancerons une « place de l’engagement », outil participatif et collaboratif, pour recenser les initiatives citoyennes, l’offre et la demande de bénévolat. Les décisions départementales tiendront compte de son activité.

Avec la Région, collectivité cheffe de file du développement économique, le Département peut agir en complémentarité pour mener le combat du développement économique et de l’emploi. Si l’accompagnement des filières industrielles et des technologies de pointe doit être conforté, nous savons que l’avenir de la montagne ne passe pas par l’extension infinie des stations de ski. Le Département doit être au rendez-vous de son avenir, en impulsant une action déterminante pour encourager la diversification de l’économie de montagne et promouvoir un tourisme durable et accessible au plus grand nombre. Sa position de donneur d’ordre essentiel et l’action de la commande publique doivent également lui permettre de devenir le moteur de l’insertion par l’activité économique et de l’innovation sociale sur l’ensemble du territoire.

 

> Soutenir l’industrie savoyarde en accompagnant les pôles d’entreprise, Alpespace, Arc/Isère, Savoie Technolac. Nous proposerons la création d’un « Pôle des activités de la montagne et des écotechniques », qui permettra de développer l’ensemble des technologies liées à l’équipement et aux services de la montagne, ainsi qu’au matériel de sport, et qui apportera de nombreux innovations pour préserver nos richesses naturelles par le développement d’écotechnologies (économies d’énergie, traitement de l’eau et des déchets, soutien à la création de micro-entreprises et d’entreprises de l’économie sociale et solidaire en zone rurale).

 

> Lancer, dès le début de mandat, les « Etats généraux de la transition de la montagne », impliquant l’ensemble des acteurs et secteurs (haute, moyenne et basse montagne, vallées).

 

La mutation du modèle touristique savoyard sera notre priorité. Le tourisme pèse 15% de l’emploi total du département (27 600 emplois) et jusqu’à 40% à l’Est du territoire[1].

Les parties prenantes aux Etats généraux de la transition en montagne auront pour objectif d’aboutir à un plan d’actions proposant un modèle économique viable pour maintenir l’emploi dans les hautes vallées tout en amorçant un changement pérenne et soutenable vers le tourisme toutes saisons.

 

Nous stimulerons la mise en place de projets touristiques combinant nature/montagne et tourisme urbain/culturel.

 

Nous encouragerons la demande future de ce nouveau modèle de tourisme auprès des classes moyennes et des classes populaires, en incitant les stations à proposer des prix de journée moins élevés et à moduler leur offre, en s’opposant aux projets de privatisation d’espaces touristiques et au démantèlement de propriétés de la collectivité.

 

>Etre plus volontariste dans l’acquisition de terrains et la constitution de réserves foncières destinées à dynamiser les priorités départementales d’aménagement économique et agricole, en redynamisant notre partenariat avec l’Etablissement Public Foncier de la Savoie

 

> Assurer la réalisation des infrastructures de demain.

 

Nous conduirons à son terme la généralisation de la fibre optique sur notre territoire. Ce facteur essentiel de développement et de compétitivité pour nos entreprises permettra de favoriser le développement de clusters économiques locaux. Il contribuera également à réduire la fracture territoriale en « neutralisant les distances » et renforcera la qualité de services aux usagers. C’est pourquoi nous serons particulièrement vigilants au respect de leurs engagements par les opérateurs privés (délais, qualité, etc[4] .) en mobilisant l’ensemble des possibilités imparties par la Loi.

 

Nous veillerons à achever la liaison ferroviaire Lyon-Turin, en réaffirmant clairement la volonté de la Savoie de s’engager sur ce dossier. En réduisant le temps de trajet entre la France et l’Italie, l’achèvement de la partie française du tunnel présentera de nombreux avantages pour notre département, puisqu’elle viendra améliorer le transport de voyageurs, en doublant enfin les voies uniques entre Saint-André-le-Gaz et Chambéry ainsi qu’entre Chambéry et Annecy. Des voies uniques qui pour le moment limitent considérablement le trafic de nos TER et plombent leur efficacité (vitesse, ponctualité,..). Ce projet, cardinal pour l’effort de transition écologique, permettra également de créer une véritable autoroute ferroviaire souterraine entre la France et l’Italie, en permettant de déplacer la majeure partie des 3M de poids lourds qui circulent chaque année entre Aiton et Orbassano (près de Turin) des routes vers le rail. Ce qui signifie moins de pollutions sonore et sanitaire (particules fines) pour les savoyards, grâce à la réalisation d’une plateforme de ferroutage à Grenay dans l’agglomération de Lyon. Le Lyon Turin, c’est aussi une Savoie mieux desservie et plus accessible. C’est donc une Savoie plus attractive tant sur le plan économique que touristique. Près de 1000 emplois par an seront créés sur 10 ans en Savoie grâce aux seuls chantiers des tunnels !

 

>Faire du Département un moteur de l’insertion et de l’innovation sociale

Nous multiplierons les chantiers d’insertion et développerons les clauses sociales[5]  dans la commande publique

Nous soutiendrons et accompagnerons les communes et intercommunalités désireuses d’innover pour créer un « territoire zéro chômeur », et apporterons l’aide départementale

aux projets d’entrepreneuriat en économie sociale et solidaire, qui s’appuient sur le milieu associatif et les incubateurs d’entreprises solidaires pour dynamiser les énergies locales

La crise sanitaire vient considérablement aggraver la dégradation des conditions de vie des jeunes : précarisation et diminution du niveau de vie, bouleversement des apprentissages, inégalités croissantes d’accès aux soins et atteintes à la santé psychique, ruptures affectives, etc. Le Département doit tirer la sonnette d’alarme sur notre territoire en revoyant en profondeur son action en faveur de la jeunesse, en constituant une politique cohérente et transversale qui agit sur tous les leviers de son accès à l’autonomie.  La participation et l’engagement civique des jeunes, en sus d’être un levier créateur de sens et de lien social, constituera un véritable outil des politiques départementales.

 

 

 

>Donner à la jeunesse les moyens de son émancipation

 

Nous renforcerons l’accès et la lisibilité des jeunes sur leurs droits, notamment en renforçant l’effort de communication en matière d’accès au logement.  

 

Priorité à la réussite scolaire : nous lutterons contre les inégalités socio-scolaires en augmentant l’offre de vacances solidaires et en actionnant des partenariats interdépartementaux. La prévention du décrochage scolaire et le soutien scolaire seront encouragés : une plateforme mise à disposition des collégiens permettra de faciliter l’entraide et les logiques de parrainage. Les jeunes décrocheurs feront l’objet d’un plan de remobilisation et d’accompagnement pluridisciplinaire (prévention, formation – insertion, accès au logement, mobilité) et d’un suivi individualisé. Il inclura notamment un « permis pour l’emploi » permettant aux jeunes de 14-25 ans de bénéficier d’une aide à l’obtention du permis de conduire, en étant porteur d’un projet socio-professionnel accompagné par une mission locale jeunes.

 

>Renforcer la lutte contre la précarité étudiante, que la crise sanitaire aggrave dangereusement. En lien avec l’ensemble des acteurs compétents (Etat, collectivités, CROUS, Université, …), le Département renforcera et pérennisera sa contribution pour ce public : aide alimentaire, accompagnement psycho-social, accès aux soins, accès au logement.

 

Aux côtés de 19 départements, nous porterons auprès du Gouvernement l’expérimentation d’un revenu de base aux jeunes de moins de 25 ans. Il faut redonner corps à la promesse républicaine d’émancipation : l’objectif est de permettre l’accès à une ressource sans contrepartie mais avec un accompagnement renforcé, automatique pour résoudre la problématique du non-recours aux droits, ouvert dès 18 ans pour lutter contre la précarité des plus jeunes, et dégressif en fonction des revenus d’activité.

 

>Favoriser l’engagement collectif et la participation civique des jeunes

 

Nous renforcerons le dispositif « Clés collège » pour leur permettre de s’inscrire, sans obstacle tarifaire, à une variété d’activités culturelles et sportives et civiques Nous étudierions les possibilités permettant, en lien avec l’Education nationale, de valoriser la curiosité et l’engagement associatif des jeunes sur leur territoire.

 

Nous refondrons le Conseil départemental des jeunes sur un modèle très ouvert : sans scrutin, sans mandat ni de nombre prédéfini de participants allant de 16 à 25 ans.

 

> Lutter contre les stéréotypes de genre et les discriminations et promouvoir l’égalité femmes-hommes: solliciter les jeunes, et notamment les collégiens, pour édifier un projet départemental « bien vivre ensemble au collège » en faveur d’un changement des mentalités

Si le Département soutient de multiples acteurs, sa politique culturelle manque de lisibilité et de cohérence. La Savoie est pourtant dotée d’une identité forte qui ne demande qu’à être valorisée. Le Département doit également mieux équilibrer sa politique sportive entre le sport de haut niveau et le sport pour tous.

 

>Faire du Département le chef de file de la culture sur notre territoire, garant de diversité, de la qualité et de l’accessibilité de l’offre proposée aux savoyards. Nous favoriserons le développement de projets, d’acteurs culturels et artistes qui contribuent au rayonnement de la Savoie. Nous favoriserons la décentralisation des spectacles de la scène nationale, l’Espace Malraux.

 

> Lancer un plan de relance culturelle pour préparer la sortie de crise. Nous stimulerons l’action du Département en tant qu’accompagnateur de micro-événements (actions de convivialité, éducation populaire, culture et événementiel) et structurerons son soutien aux secteur : développement de contrats pluriannuels renforçant les débouchés et la visibilité des acteurs, extension aux équipes artistiques des communes présentant des difficultés financières.

 

>[6] Promouvoir le patrimoine savoyard au-delà de ses frontières à l’image du travail mené dans d’autres domaines via Marque Savoie

 

>Mieux faire connaitre les sports de montagne aux plus jeunes en élargissant le « Plan Ski jeunes » à un véritable « Plan Montagne et Ski » qui permettrait aux jeunes publics de connaitre toutes les autres activités sportives liées à la montagne en toutes saisons, comme la randonnée, l’escalade, le VTT, les raquettes, etc.

 

>Encourager davantage le sport pour tous les jeunes plutôt que le seul sport de haut niveau, en redéployant plus largement les aides apportées aux clubs locaux (formation des intervenants auprès des jeunes). Le transport des équipes constitue également une des dépenses les plus lourdes pour nos clubs sportifs.

 

>Dans le cadre de sa politique en faveur du handicap, faire de la création par les clubs de sections handisport une priorité.

Les agents du Département sont la ressource clé par laquelle le service départemental est construit puis rendu. Une attention renforcée à leurs conditions de travail et une évolution vers un fonctionnement plus transversal permettront d’enrichir la construction des politiques départementales et d’augmenter l’efficacité du service.

 

>Mieux mesurer l’impact de la crise sanitaire sur le travail, la santé et le bien-être des agents départementaux. Nous veillerons à revaloriser les traitements des personnels particulièrement mobilisés et exposés pendant la crise sanitaire (services à domicile, para médicaux, travailleurs sociaux, personnels de collèges[10] ,…) et à prévoir[GP11]  un accompagnement psychologique pour les agents confrontés à des publics en difficulté

 

>Revaloriser le sens de leurs missions en suspendant la réforme « Cap Savoie », en renforçant la place de l’écoute et de la prise d’initiative, en confortant le suivi des carrières et des parcours professionnels

 

>Assainir la relation élus/cabinet/direction générale/services, en distinguant notamment les fonctions de directeur de cabinet et de directeur général des services.